76ème anniversaire du 9 novembre 1932

Publié le par Antifa

Le 9 novembre 1932, il y a 76 ans, l’armée suisse tire sans sommation contre des manifestants protestant contre la tenue d’un meeting fasciste, treize personnes sont tuées sur la plaine de Plainpalais. Nous avons un devoir de mémoire.

Pourquoi cette commémoration ?

Chaque année, le 9 novembre au soir, si vous passez au bout de la Plaine de Plainpalais, vous nous apercevrez dans la fraicheur de la nuit nous pressant les uns contre autres à la recherche d’un peu de chaleur humaine. Tous les ans, entre vin chaud et soupe à l’oignon ce petit groupe commémore la fusillade de 1932. Ce jour-là l’armée a tiré contre une manifestation anti-fasciste et fait 13 morts et 70 blessés.

Sur la plaque commémorative est écrit « plus jamais ça ! », mais chaque année l’actualité offre malheureusement de nouvelles justifications à cette commémoration.

Des guerres toujours plus meurtrières, des conflits sociaux toujours plus âpres, la Liberté bafouée partout, la survie de notre espèce mise en péril par un système économique destructeur, les raisons ne manquent pas pour qu’une nouvelle fois des gens de bonne volonté se retrouvent pour dire leur inquiétude et leur désarroi face à un monde de plus en plus inégalitaire. Ce soir-là treize personnes sont mortes, inutiles victimes d’une fusillade criminelle, mais ce n’est pas seulement la nécessité de mémoire qui nous pousse année après année à revenir sur les lieux d’un crime dont personne n’a jamais eu à rendre compte.

C’est aussi et surtout pour redire notre volonté de justice sociale. En ces temps troublés où le patronat arrogant se permet de remettre en cause les conventions collectives de travail, notamment dans le bâtiment…

Le temps n’est plus où les patrons pouvaient impunément imposer des cadences d’enfer, des salaires de misère, des conditions inhumaines de travail, et nous n’acceptons pas qu’ils veuillent imposer un nivellement par le bas.

Rendre hommage aux victimes du 9 novembre, à ces personnes qui ont payé de leur vie la nécessité de ne pas laisser la haine s’imposer, consiste donc à réaffirmer notre solidarité avec tous ceux qui luttent pour leur dignité et leurs droits dans un monde de moins en moins démocratique.

Cette année l’UDC, ce parti dangereusement antidémocratique a fait une campagne qui n’est pas sans rappeler celle des responsables de la tuerie de Plainpalais. Il a aussi accaparé l’identité suisse pour en faire l’emblème du racisme et de la xénophobie. Nous ne nous reconnaissons pas dans cette identité-là. Et si nous sommes encore une fois le 9 novembre au soir autour de la Pierre, c’est aussi pour rappeler les valeurs d’entraide, de solidarité et d’ouverture qui sont les nôtres et que nous voulons imprescriptibles.

Si les valeurs que nous défendons sont également les vôtres, rejoignez nous le 9 novembre à partir du 17 heures 30 près de la Pierre.


Communauté genevoise d'action syndicale
Parti du Travail
Parti socialiste genevois
solidaritéS
Parti Ecologiste genevois
Les Communistes
Groupe pour une Suisse sans armée
Association de soutien aux combattants des Brigades internationales
Comité amérique centrale

Henri Furst

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Militant de toutes les heures de la lutte révolutionnaire, poussé par la conscience de classe intransigeante de l’ouvrier du rang, Furst tombe sous les balles d’assassins de la bourgeoisie fasciste sur le front rouge. Dans son action au sein du Parti communiste et de l’Opposition syndicale révolutionnaire, il fut toujours le soutien convaincu et actif de l’unité dans la lutte. Il est mort hier, la tête fracassée par les balles des mitrailleuses, comme sont morts, victimes de ces mêmes balles, d’autres camarades ouvriers comme lui qui manifestaient dans la rue leur volonté antifasciste, leur volonté de répondre par l’action directe aux répressions policières d’un régime pourri, à la veille de crever étouffé, par l’abondance des biens que nous avons sués, que nous payons de notre faim, de notre sang,

Furst est mort, mais dans le martyrologue du prolétariat genevois, il restera le symbole qui, lors des luttes de demain nous donnera la force pour le triomphe final de la révolution prolétarienne. Nous le jurons, il sera vengé !

Furst avant d’avoir été lâchement assassiné par la soldatesque bourgeoise avait été aussi lâchement exclu de la FOMH pour son activité révolutionnaire par les Grospierre, Ilg et Cie, les fourriers du fascisme.

Henri Furst était président de l’Opposition syndicale révol-utionnaire de Genève, membre du Comité cantonal genevois et du Comité central du Parti communiste suisse, un des militants les plus dévoués et toujours sur la brèche, qui collaborait régulièrement au Drapeau Rouge et en alimentait la chronique syndicale.

(Le Drapeau Rouge, 12 novembre 32)

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